Comme la suite de sa vieille histoire marquée par de nombreux titres, trophées et distinctions, deux jeunes membres du club apportent en cet été 2016 de nouveaux motifs de fierté au Cognac Yacht Rowing Club (CYRC). Aurélie Bouchot, 17 ans, a connu sa première sélection et ses premières médailles avec l’équipe de France (lire ci-dessous). L’autre bonne nouvelle est venue de Robin Le Barreur, retenu pour être barreur d’un bateau aux Jeux Paralympiques qui se dérouleront du 1er au 20 septembre à Rio de Janeiro.
Âgé de 23 ans, le jeune homme est entré en 2005 au sein du club cognaçais. « D’abord comme rameur, puis les entraîneurs m’ont orienté vers le rôle de barreur », précise celui qui entraîne également les jeunes au sein du club et de la région Poitou-Charentes. « Je barre dans les différentes équipes de France depuis 2009 », précise Robin Le Barreau.
« Humainement très riche »
À son actif, cinq championnats du monde, mais les olympiades brésiliennes seront les premières qu’il disputera. Il est passé à côté des JO de Londres, « à cause de mes études – je suis aujourd’hui en cinquième année de pharmacie à Bordeaux – cela a été un choix ». Pas facile, en effet, de concilier, sport de haut niveau et
études. « J’ai appris à jongler avec les deux. Il n’y a pas trop de temps libre pour soi. La semaine je travaille, et le week-end, soit j’entraîne des jeunes, soit je suis en stage en équipe de France. Mais, là aussi, c’est un choix. »
Pas question, cependant, pour Robin Le Barreau de passer une deuxième fois à côté des Jeux, même si cela va le conduire à rater les trois premières semaines de sa nouvelle année d’études, « il y a des opportunités qu’il faut savoir saisir », dit-il. Membre de l’équipe de France handi-aviron depuis octobre, « mais je n’ai pas de handicap », précise-t-il, il conduira un bateau de quatre rameurs. « L’équipage est mixte, constitué de deux hommes et deux femmes qui ont des handicaps divers : Rémy Taranto (Marseille), Antoine Jesel (Île-de-France), Anne-Laure Frappart (Rhône-Alpes) et Céline Aubert (Marseille). »
Un équipage véritablement constitué depuis le début de la saison des compétitions internationales au printemps, même si les stages se sont enchaînés à raison d’un toutes les deux semaines depuis le mois d’octobre. « C’est un bon groupe, on rigole bien. On apprend à se connaître. On travaille les automatismes, on avance marche par marche. Humainement, c’est très enrichissant pour moi d’être avec lui. Ils ont une conception de la vie différente et savent avoir beaucoup d’humour par rapport à leur handicap. C’est bluffant et ça permet de relativiser pas mal de choses. »
Entrer en finale
Au sein de cette aventure, Robin Le Barreau sait que le rôle du barreur est important. « Le barreur est l’intermédiaire entre l’entraîneur et les rameurs. Il doit être un fin pédagogue, avoir une approche technique des rameurs et, en même temps, être le plus stratège possible. Il mène le bateau, encourage l’équipage. Sur ce bateau, je suis couché à l’avant, vraiment au-dessus, cela me permet de mieux sentir les réactions du bateau. »
Un rôle qui n’est pas foncièrement différent que les équipiers soient valides ou handicapés : « la ligne de travail est la même. Après, il faut un peu adapter le discours, être plus patient, ce qu’un valide peut faire rapidement demandera peut-être plus de temps à un rameur handicapé. »
À Rio, le bateau de Robin Le Barreau sera aligné sur 1 000 m, « c’est une distance qui se court en 3 minutes 30. Les courses se dérouleront du 9 au 11 septembre ».
Douze nations seront engagées, dont une « curiosité », un équipage du Zimbabwe que l’on n’a pas l’habitude de voir sur les bassins. Les grosses équipes ont pour nom la Grande-Bretagne, le Canada et l’Afrique du Sud. « Après, les autres bateaux se tiennent de très peu. »
Dans ce concert, l’objectif des Français sera de se glisser en finale, c’est- à-dire finir dans les six premiers. Un but loin d’être irréalisable si l’on considère la quatrième place obtenue à Régate internationale de Gavirate (Italie) et la cinquième lors de la manche de la coupe du Monde qui s’est tenue en Pologne. Et pourquoi pas viser mieux si l’un des favoris à une défaillance ?
Une chose est certaine, « je vais profiter à fond de Rio et engranger un maximum de souvenirs. C’est le rêve de tout sportif de haut niveau de participer à ces Jeux. Au fur et à mesure que cela approche, on est de plus en plus sollicité, par la Fédé, la presse… Et on se rend compte, encore plus, de ce que cela représente », confie Robin Le Barreau.